
Quand on parle de survie en pleine nature, une des priorités absolues est de pouvoir faire du feu rapidement. Le feu permet de se réchauffer, de purifier de l’eau, de faire cuire de la nourriture, de s’éclairer et de signaler sa présence. À ce titre, l’équipement permettant de créer une flamme est au cœur de toute préparation de kit de survie.
Et pourtant, une idée largement répandue dans le milieu de la survie voudrait que tout bon survivaliste doive savoir utiliser une pierre à feu. C’est une compétence certes utile à connaître, mais en situation réelle de survie, ce n’est pas votre meilleur atout.
Si vous vous êtes déjà posé la question de comment allumer un feu avec une pierre à feu, ou bien qu’elle est la plus efficace, vous trouverez une réponse honnête basé sur du vécu dans cet article.
La pierre à feu : mythe ou réalité sur le terrain ?
Il est vrai que la pierre à feu (ou firesteel) est robuste, qu’elle fonctionne mouillée, qu’elle ne s’use que très lentement. Beaucoup d’experts l’utilisent en démonstration, et elle est devenue un symbole fort de la culture “bushcraft”.
Mais en condition de survie réelle ? La donne change. Froid, pluie, vent, stress, fatigue, hypothermie… tous ces facteurs rendent l’utilisation d’une pierre à feu bien plus complexe qu’en démonstration.
Manque de dextérité : Sous le froid ou en état de choc, les mains deviennent rigides. On perd très vite la dextérité fine des doigts, et manipuler une pierre à feu ou bien de petite brindille ou de l’amadou devient très compliqué. Dans mon expérience ça arrive aussi souvent de perdre beaucoup de temps à récolter et préparer de l’amadou très fin qui prendra feu avec une étincelle, seulement pour l’envoyer voler a cause d’un geste maladroit avec le firesteel.
Blessures : Une coupure, une entorse, une main inutilisable rendent la pierre à feu quasi inefficace.
Temps précieux : Allumer un feu avec une pierre à feu prend plus de temps qu’avec un briquet, surtout en milieu humide.
C’est pourquoi, si l’on parle de réalité et non de théorie, le meilleur choix est toujours un bon briquet.
Il ne faut pas oublier que si vous devez un jour allumer un feu à cause d’un besoin absolu, alors il faut l’allumer le plus vite possible.
Pourquoi un briquet est-il supérieur en situation de survie ?
- Rapide et efficace : En un clic, vous avez une flamme directe. Pas besoin de préparer un nid de combustibles ultra secs ou de gratter pendant 10 minutes. Et c’est ici que la réalité du terrain fait toute la différence : Trouver du combustible sec dans la nature est souvent un vrai défi, surtout lorsqu’il pleut, qu’il neige ou que tout est humide. Les feuilles sont mouillées, les brindilles sont spongieuses, même l’écorce peut retenir l’humidité. Il faut alors chercher sous les souches, gratter la couche supérieure d’écorce, ou préparer du bois gras, ce qui demande du temps, de l’expérience et beaucoup d’énergie. Un simple briquet permet d’enflammer rapidement du papier, un coton-tige imbibé de vaseline, ou même du plastique si nécessaire. Et même s’il tombe dans une rivière ou s’humidifie, un briquet BIC peut être utilisé quelques secondes plus tard. Il suffit de le frotter contre un vêtement sec ou une manche pendant quelques instants pour assécher la molette. Essayez de faire ça avec une pierre à feu et une main gelée…
- Compact et léger : Un briquet se glisse dans toutes les poches. Vous pouvez en emporter plusieurs sans impact sur votre charge.
- Facile à utiliser : Même avec des gants, avec une seule main ou dans le noir, il reste utilisable.
- Peu coûteux : Un briquet BIC coûte quelques centimes et dure des centaines d’utilisations.
- Redondance possible : Il est très facile d’en stocker deux ou trois à différents endroits dans votre sac, dans une poche étanche ou dans votre veste.
Quel type de briquet prévoir ?
- Briquet BIC classique : Simple, fiable, fonctionne longtemps. Un standard. Même mouillé, il fonctionne si on frotte rapidement la roulette contre un vêtement.
- Briquet tempête / briquet à essence (type Zippo) : Résiste mieux au vent, mais nécessite de l’entretien (remplissage, mèche).
- Briquet plasma / USB : Intéressant en kit moderne, mais dépend de l’énergie (recharge via batterie).
Le mieux ? Avoir deux briquets pour parer à toute situation, et les garder à des endroits différents
La pierre à feu n’est pas inutile, mais…
Elle doit être considérée comme un outil de secours, ou comme une compétence d’entraînement. Savoir faire du feu avec une pierre à feu est une compétence très utile en cas d’épuisement total de vos briquets, ou si vous vous retrouvez démuni sur le long terme. Mais cela reste une compétence de niveau avancé. En réalité apprendre à faire un feu avec un firesteel c’est surtout utile pour réaliser à quel point cela peut être difficile si on ne sais pas s’y prendre, utile pour comprendre les premières étapes de la construction d’un feu.
Conclusion : en survie, on pense réalisme, pas romantisme
La pierre à feu a sûrement sa place dans un kit de survie complet, mais le briquet reste l’outil numéro un pour allumer un feu dans 99% des situations. Si vous préparez un kit EDC (Every Day Carry), un sac d’urgence ou un sac de rando bushcraft, emportez toujours un briquet. Voire deux.
La meilleure pierre à feu, c’est celle qui vous sauvera la vie : et c’est souvent un simple briquet.